Evolutions militaires tactiques et stratégiques de l'aviation militaire
Nous traiterons ici les points suivants :
Un aperçu historique de l'aviation militaire
L’aéromobilité Transport aérien militaire.
Projection de puissance de l'aviation militaire
Voici un exemple récent de combat aérien entre deux avions à très base altitude et à de grande vitesse;
Qui gagne ?
« Les deux guerres mondiales ont contribué aux progrès foudroyants de l’aviation et ont contribué à forger les bases de l’emploi tactique et stratégique de l’aviation.
Avec l’émergence de l’avion à l’aube de vingtième siècle la guerre s’est projetée dans la troisième dimension.
Son emploie a donné une
nouvelle dimension à la tactique et à la stratégie militaire : tout d’abord
grâce à une double capacité d’investigation et de destruction. Ensuite, grâce à
la rapidité et à l’allonge du vecteur aérien.
il s’est avéré que l’arme aérienne donnait une plus grande ampleur à la
manœuvre générale des forces
Mais avant d’aborder ce sujet, il est judicieux de commencer par
définir les termes que nous allons utilisé souvent dans l’étude de ce sujet à
savoir "la tactique", "
la stratégie ", " la puissance
aérienne ", "la tactique
aérienne "et " la stratégie aérienne ".
Pour commencer, nous allons
citer la citation du général prussien
Mr CLAUSEWITZ qui a dit au début de 19° siècle je cite:
" Il existe, deux
activités absolument distinctes : la tactique et la stratégie. La première
ordonne et dirige l’action dans les combats, tandis que la seconde relie les
combats les uns aux autres, pour arriver aux fins de guerre " fin de
citation.
Ainsi alors pour La
tactique, nous dirons que c’est une technique ou science consistant à diriger
une bataille en combinant par la manœuvre l’action des forces armées pour
atteindre les objectifs d’une campagne ou vaincre l’ennemi.
Et pour définir la stratégie nous dirons que
C'est l’art de coordonner l’action des forces militaires, politiques, économiques et morales d’un pays ou d’une coalition afin d’atteindre les résultats escomptés.
Quant à La puissance
aérienne elle recouvre l’ensemble des moyens permettant d’acquérir la
supériorité dans la troisième dimension, d’assurer la liberté d’action sur
terre et sur mer tout en permettant aux forces aériennes de peser de tout leur
poids dans les actions offensives au profit de tous.
Et pour ce qui est de la tactique et la stratégie aérienne on a constaté qu’Il n’y pas beaucoup de traces de la stratégie
aérienne dans la littérature classique. La notion est même absente du
dictionnaire de stratégie militaire. De plus, la frontière entre stratégie
aérienne et tactique aérienne n’a pas toujours été nette.
Dans le cadre d’une campagne, les niveaux tactique et stratégique
de l’emploi de la puissance aérienne sont souvent confondus. Les classer à des niveaux séparés ferait
perdre de vue leurs interactions.
Ainsi, la stratégie
aérienne et la stratégie tactique font partie de la stratégie militaire. Cette
dernière traduit les directives de la stratégie globale en termes
correspondants à l’utilisation de la force armée. Et en vue des objectifs qui
lui sont assignés, elle doit permettre de calculer et de coordonner les moyens
nécessaires au succès de l’entreprise militaire, mais sans dépasser le cadre
des fins politiques envisagées par le polititien.
D’une manière générale,
Dans la tactique aérienne, les avions apportent entre autre, un soutien aux forces
terrestres et navales. Elles permettent une observation aérienne des positions
ennemies, elles orientent le tir de la marine et de l'artillerie. Et elles
assurent le transport des troupes, de l'équipement et du ravitaillement.
Sur le plan stratégique, les avions sont utilisés pour assurer le
bombardement de centres industriels, de systèmes de communications et de
centres nodaux ennemis.
D’un autre coté
L’apparition de l’arme aérienne a
provoqué des bouleversements tactiques et stratégiques profonds. Ces machines,
aptes à délivrer une puissance de feu importante au-delà de la ligne de front, ont été utilisées tout au long du
vingtième siècle avec une efficacité croissante. Les diverses doctrines de
l'utilisation de l'avion, qui se sont succédées au cours de ce siècle, se sont
toujours situées dans le cadre d’un antagonisme entre les partisans d’une
utilisation exclusivement au profit des
forces terrestres, et ceux qui préconisaient
l’attaque d’objectifs stratégiques dans la profondeur du territoire
ennemi.
Grâce à la
puissance aérienne qui est devenue incontournable dans
toutes les opérations militaires, la tactique et
la stratégie militaire ont
pu trouvé plusieurs
réponses à leurs besoins ; l’apparition
de nouveaux modes d’action
et l’émergence de nouveaux
concepts appliqués dans les derniers
conflits du vingtième siècle illustrent
bien leur évolution.
La tactique et la stratégie aérienne, se sont adaptées à
l’évolution des crises et des conflits et ont proposer une large gamme de modes
d’action permettant de réaliser toutes les missions des forces armées.
Au début, l’avion était conçu pour nourrir les feux des forces
terrestres.
Ainsi, les premiers engins qui ont été utilisés à des fins
guerrières c’étaient les zeppelins, engins délaissés par la suite du fait de
leur extrême vulnérabilité.
En suite sont venus les avions à hélices, utilisé la première fois
par l’armée italienne pour observer les
mouvements des troupes turques,
Les premiers
avions, comme le Vicker FB5, servait essentiellement à l’observation et à la
reconnaissance en territoire ennemi, mais ils étaient peu armés, lents et
vulnérables aux tirs anti-aériens
Toutefois, lorsque les mitrailleuses ont été installé sur des
avions comme le Fokker Eindecker, qui
disposent d’un mécanisme contrôlant le
tir afin d’éviter d’endommager les hélices. Le fait aérien s'est imposé
rapidement : en 1918, chacune des
offensives alliées était appuyée par
plus de 300 avions.
De surcroît, Au début de la guerre, les bombes ont été lancées à
la main depuis le cockpit.
Plus tard, des viseurs de bombardement et des installations pour
bombes standardisées rendent plus efficaces les frappes de cibles civiles et
militaires. .Le recours massif à
l'aviation sur le front a atteint son apogée en 1918 avec les forces alliées
dirigées par le général américain Billy Mitchell,
Il est à préciser que dans toutes les opérations de la Première Guerre mondiale, il
n’existait pas de doctrine aérienne et la façon d’utiliser les avions était
plutôt improvisée que réfléchie et planifiée.
Cependant, Au lendemain de la Première Guerre mondiale, tout le
monde a comprit que les forces aériennes
auront à jouer un rôle important dans un conflit futur. Mais pour la plupart,
l’importance de ce rôle reste un point d’interrogation.
Ainsi, l'analyse de la première guerre mondiale a soulevé la
problématique suivante.
A la fin de 1914, les belligérants, épuisés et décimés par la
puissance de feu des armes utilisées pendant les batailles, se sont installés
dans des tranchées et des fortifications qui allaient rester permanentes
pendant près de quarante mois, La question était (comment débloquer la guerre,
pour regagner la mobilité tactique et stratégique perdue à cause du progrès des
armements terrestres).
Choqués par cette immobilité qui avait caractérisé cette guerre
dite de tranchée. Les stratèges militaires de l’entre deux guerre,
notamment le GL Giulio Douhet et le GL
William Billy Mitchell
Ont jugé qu’une force
aérienne doit avoir pour but de porter
l’attaque plus loin du champs de bataille, pour frapper les cibles stratégiques
comme les aéroports, les gares, de détruire les industries supportant les
armées adverses et enfin de saper le moral de la population civiles.
Cependant, au cours de la seconde guerre mondiale, deux
conceptions de l'utilisation de la force aérienne ont été appliquées, elles
étaient principalement liées à la géostratégie chez les pays protagonistes de
cette guerre.
La première conception dite insulaire prônée par l’Angleterre et des Etats-Unis, c'est deux derniers ont opté pour les frappes stratégiques qui
apparaissait pour l’Angleterre comme un substitut intéressant, puisqu’elle
préférait éviter un engagement terrestre sur le continent européen.
Et pour les Etats-Unis, où existait un fort courant isolationniste, le bombardement stratégique
constituait un panacée stratégique ; populaire, avantageux sur le plan
budgétaire, théoriquement moins coûteux en hommes qu’une guerre d’attrition
terrestre.
Quant à La deuxième conception dite continentale initiée
par l’Allemagne, la Russie
et la France :où les contraintes
terrestres prédominaient, les conditions géostratégiques ne favorisaient
guère les actions d’une aviation stratégique indépendante, ainsi, les
allemands, par exemple, partisans de la manœuvre aéroterrestre éclair, ne
s’investissent pas de manière significative dans l’aviation de bombardement à
long rayon d’action. La doctrine de l’aviation allemande était purement
tactique, les allemands ont tout d’abord essayé brillamment dans un premier
temps le principe de l’aviation d’appui avec le célèbre stuka.
Mais, lorsque Hitler a décidé d’appliquer les bombardements
stratégiques, il les a mal exploité en
concentrant ces bombardements sur Londres et les grandes villes de la G.
Bretagne au lieu de détruire les bases aériennes de la Royal Air Force
Et quant la guerre a débuté
avec l’Union soviétique, les Allemands ne disposaient d’aucun bombardier
stratégique qui leur aurait permis de frapper les ressources vitales de
l’adversaire. Par ailleurs, aucune
action de guerre aérienne stratégique n’avait été prévue, les bombardiers
moyens ont été engagés exclusivement au profit des troupes terrestres. C'est
ainsi que Les allemands ont prit conscience trop tard que leur stratégie de
guerre aéroterrestre rapide était inefficace
contre un pays qui disposait,
dans ses arrières, d’une très importante industrie de guerre.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, notamment durant la guerre froide, la fonction
principale des avions de chasse consistait à intercepter les gros bombardiers nucléaires qui
menaçaient les bombardiers stratégiques, de plus des avions de chasse volant à basse
altitude sont mis en circulation pour le combat purement aérien et le soutien
rapproché des forces terrestres
l'utilisation tactique de l'aviation se poursuit après la Seconde Guerre
mondiale lors des guerres limitées géographiquement.
D’un autre coté, La
novation tactique majeure de la
période suivant la seconde guerre mondiale est sans doute l’aéromobilité qui est un
néologisme désignant l‘emploi de
l’hélicoptère, sous toutes ses
formes, dans l’espace aérien proche du sol.
En effet, Un simple regard sur les principaux conflits qui se sont
déroulés dans la seconde moitié du XXe siècle permet de constater une évolution
progressive des performances et de la fiabilité de l'hélicoptère, modifiant
ainsi son concept d'emploi et lui faisant acquérir un rôle décisif dans la
tactique militaire les conflits armés. Trois périodes marquantes, depuis la fin
de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à nos jours, ont révélé l’évolution
tactique militaire avec l’utilisation de l'hélicoptère.
Ainsi, La première période couvre les deux principaux conflits qui
ont suivis la deuxième guerre mondiale, à savoir la guerre d'Indochine (1946-1954) et la
guerre de Corée (1950-1953). Dans ces deux conflits, des hélicoptères légers et
moyens apparaissaient associés aux forces armées. Ils étaient généralement
utilisés dans le cadre de missions de transport, d'évacuation sanitaire et de
récupération d'équipages.
La seconde période s'étend
de (1954-1975), Les leçons tirées des
conflits précédents avaient fait admettre la nécessité d'intégrer les
hélicoptères en unités constituées dans les forces terrestres, et de les
utiliser dans un cadre tactique comme engins de combat.
Au Viêt-nam les Américains
ont engagé un nombre très impressionnant d'hélicoptères (3 500). Ils
constituaient de nombreuses flottilles de Bell UH-1 D Iroquois, mais aussi de
cargos moyens et lourds. Cet emploi
massif d'engins à voilure tournante dans de vastes opérations combinées
correspondait à un nouveau concept d'aéromobilité militaire.
Et la troisième période s'étend de 1979 à 1989. Au cours des
opérations militaires soviétiques qui se sont déroulés en Afghanistan, l'URSS a
mesuré toute l'utilité des hélicoptères dans un pays sans infrastructure
routière, où les risques d'embuscade rendaient les convois hasardeux. Aussi les
états-majors ont en fait un usage
intensif, en soutien logistique pour les garnisons avancées et en engins de
combat puissamment armés et blindés.
En suite, La guerre du Golfe,
a mit en évidence une suprématie aérienne implacable, permettant
l'emploi intensif des hélicoptères tant sur terre que sur mer dans de bonnes
conditions de sécurité. Ce conflit est également marqué par l'emploi des
Apaches dans des missions très spécialisées.
Actuellement, l'hélicoptère participe à la presque totalité des
fonctions de combat, les missions qui lui sont assignées sont purement
tactique, on distingue:
Des missions de liaison, effectuées par tout type d'appareil,
généralement banalisé
Des missions de reconnaissance ou de renseignement exécutées par des hélicoptères légers ou
moyens, armés ou non, équipés de moyens techniques d'optique.
Des missions de combat
confiées à des appareils qui peuvent être spécialisés ou non, armés soit
pour le combat antichar, soit pour l'appui et la protection, soit pour la lutte
contre d'autres hélicoptères.
Des missions de transport se font soit dans un cadre tactique, ou
dans un contexte logistique.
Des missions de surveillance du champ de bataille. Les
hélicoptères légers et moyens sont aussi utilisés comme PC volants et dans des
missions d'aide au commandement,
Ainsi, l’hélicoptère donne une dimension supplémentaire, la
troisième, au combat terrestre dont elle est partie intégrante. Dotée d’une
efficacité propre, elle crée, associée à la composante sol, une plus-value qui
résulte de l’élargissement des zones d’action, de la réduction des délais
d’intervention et de l’accroissement de leur rythme. C’est en ce sens que
l’aéromobilité apparaît comme un multiplicateur de puissance.
Et pour ce qui est du transport aérien militaire nous dirons que :
Dans la large gamme de nouveaux modes d’action, le transport
aérien militaire trouve une place prépondérante et montre qu’il est partie
intégrante de la stratégie aérienne et non une composante secondaire.
Un des premiers engagements de l’après guerre froide pour les
avions de transport était l’humanitaire : soutien aux kurdes dans le nord de
l’Irak de mai à juillet 1991, soutien aux habitants de Sarajevo à partir de
juillet 1992, puis des habitants de Bosnie à partir de mars 1993. Il est
intéressant de constater que cette mission est la seule confiée à des forces
aériennes lors des premières années de cette nouvelle ère de gestion de crises.
En 1991, en Croatie, il n’était pas question de désigner
clairement l’agresseur et par conséquent de menacer les belligérants de frappes
aériennes pour les amener à la table des négociations. La mise en place de
moyens militaires pour effectuer des missions humanitaires est cependant un
signal politique fort par lequel, la communauté internationale, malgré son
impuissance, montre sa volonté de refuser que le droit humanitaire
international ne soit pas respecté.
Nul ne peut nier l’impact du pont aérien de Sarajevo, ne serait-ce
qu’au plan humanitaire, sur la suite des événements. En fait, dans un contexte
de gestion de crise, il est plus exact de parler de mission militaro
humanitaire.
Toutefois, Le transport humanitaire est une mission particulière,
autorisé par les belligérants qui se réservent toutefois le droit de s'y
opposer par des actions contre les avions et les équipages.
Ainsi, Lors de l'atterrissage à Sarajevo, un nombre important
d'avions a essuyé des tirs d'armes légères. A plusieurs reprises les Serbes ont
bombardé l’aéroport de Sarajevo en
représailles à des tirs de leurres infra rouges effectués par des avions du
pont aérien. L’opération militaro humanitaire constitue bien, une action
directe, en zone de combat.
Les modes d’action de
l’avion de transport dans ce type d’engagement sont le poser d’assaut sous
forte pente. Ou le largage de vivres
effectué à haute, moyenne ou faible altitude. En fait les modes d’action sont
les mêmes que ceux d’une opération aéroportée.
Et pour ce qui est de la projection de forces à longue distance qui est une mission des avions de transport nous constatons tous que :
La menace de frappes
aériennes en Serbie et la présence d’une force militaire déployée en Macédoine
ont incontestablement permis que serbes et kosovars se retrouvent pour
rechercher un accord. Ce déploiement nécessite une capacité de projection de
forces à longue distance.
C’est le domaine des avions de transport et des ravitailleurs
qu’il convient de ne pas oublier dès lors qu’il y a lieu de projeter des avions
de chasse ou de transport. L’avion de transport, par rapport au bateau, permet
cette dilatation de l’espace, il peut ainsi réduire les délais de projection et
contribuer de la sorte à délivrer un message politique fort de manière
quasi-instantanée.
Lorsque l’engagement d’une force est décidé, l’avion de transport
permet de réaliser, tout au long de l’opération, les phases suivantes :
engagement, manœuvre et soutien des forces. Pour ce faire tous les modes
d’action peuvent être employés, avec une préférence pour l’atterrissage qu’il
soit d’assaut ou non. La caractéristique de ces opérations de gestion de crises
par rapport à un conflit classique est la dissémination des unités terrestres
sur le théâtre d’opérations et la création d’îlots ou de poches. Dans ces
opérations dites lacunaires, l’avion de transport va constituer le cordon
ombilical de ces forces, et L’engagement, le soutien et la manœuvre des forces
nécessitent la maîtrise de l’emploi des
avions de transport malgré la menace.
Dans cette partie, nous avons vu comment l’avion de transport
pouvait être le vecteur principal de deux types d’engagements :
humanitaires, et déploiement de forces,
chacun de ces engagements n’étant pas exclusif de l’autres. Ces engagements se
situent au tout début d’une crise, en préambule à une intervention militaire
qui peut se faire ou ne pas se faire, en fonction des résultats de ce que l’on
peut appeler la diplomatie stratégique ou la stratégie diplomatique.
A ce mode d’action qui est le transport aérien militaire s’ajoute le bombardement stratégique qu’on peut définir comme :
Une action militaire
directe en territoire non métropolitain ou étranger. Il constitue l’un des plus
principaux concepts et modes d’action de la projection de puissance qui, dans
une courte durée, peut emporter la décision.
Il fait donc appel à des forces mobiles dans des espaces non
nationaux, dotées d’une capacité de frappe
forte et rapidement disponible Il apparaît comme l’arme idéale de la
guerre totale, s’attaquant non plus aux forces armées adverses mais à son
centre de gravité.
Cependant, le fait de gagner une guerre uniquement avec des
frappes stratégique n'a pas été réalisé a 100% jusqu'à nos jours.
Ainsi, redoutant la possibilité d'un échec des frappes aériennes, pendant la guerre du Golfe, l'Etat
major interarmées a planifié une vaste opération combinée.
Le bombardement a été
orienté, dans un premier temps, vers des objectifs stratégiques, tels que les
centres de commandement, afin d’essayer de désorganiser l’adversaire. Des
objectifs, choisis pour leur intérêt politique ou économique, ont été également
traités.
Parallèlement, des cibles
militaires étaient également bombardées, en vue de préparer l’offensive
terrestre. On assiste donc dans ce conflit à des opérations aériennes
cohérentes, en phase avec l’activité des troupes terrestres.
Ce revirement de la doctrine aérienne stratégique permit de
privilégier l’adéquation entre l’objectif politico-militaire recherché et les
moyens utilisés.
L’exemple le plus probant est celui de l’industrie nucléaire
irakienne, que l’administration américaine voulait réduire à tout prix, et qui
le fait, notamment à l’aide de la puissance aérienne. Les stratèges aériens
occidentaux, ont opté pour des frappes
chirurgicales dont l’efficacité serait sans cesse améliorée grâce aux progrès
de la haute technologie.
Donc, l’utilisation d’armes de précision sur un objectif par un
chasseur bombardier est aussi efficace
que celle d’une multitude de bombes non guidées, tirées par un bombardier
lourd. C’est la raison pour laquelle l’aviation américaine va modifier le
concept d’emploi de ses bombardiers lourds qui seront progressivement adaptés
au tir d’armes de précision.
.
D'un autre coté, La campagne de bombardement au Kosovo mérite d’être soigneusement examinée car elle
met en exergue le rôle de l’action aérienne offensive stratégique dans un
conflit moderne.
Elle illustre également le débat entre les partisans du
bombardement anti-forces et ceux qui préconisent, dés le début d’un conflit, le
bombardement à caractère stratégique.
Ce conflit est marqué par l’antagonisme croissant entre le
commandant en chef interarmées (SACEUR, supreme allied commander in
Europe), qui réclamait des frappes
aériennes exclusivement anti-forces, et
le responsable de l’emploi de
l’aviation dans le secteur Sud de l’OTAN (COMAIRSOUTH), qui préconisait des
frappes stratégiques au coeur de la Serbie.
Les frappes aériennes débutent fin mars. SACEUR fixe aussitôt
comme priorité à COMAIRSOUTH l’attaque
des forces serbes au Kosovo.
COMAIRSOUTH estime que la liste des objectifs fixés est trop
faible et insuffisamment stratégique pour obtenir les résultats escomptés.
L’antagonisme entre les deux hauts responsables militaires empire
jusqu’à ce que le commandant interarmées du secteur sud de l’OTAN propose un compromis en proposant à SACEUR
une augmentation des moyens pour concilier les deux options, anti-forces et
stratégique.
De surcroît, L’analyse des résultats de cette campagne
exclusivement aérienne montre que ce sont essentiellement ces actions aériennes
en plein territoire serbe qui permettaient
de ramener Milosevic à la table des négociations, les missions
anti-forces n’ayant pas donné les résultats escomptés, notamment en raison de
la mobilité et des capacités de camouflage des forces serbes. C’est la leçon de
ce conflit.
Ainsi, si l’évolution de la tactique et la stratégie militaire par l’usage de l’aviation s’est traduite par l’apparition d’une large gamme de mode d’action, elle a fait émerger de nouveaux concepts de la guerre.
LA PUISSANCE AERIENNE COMME OUTIL DE LA COERCITION
La coercition est une
stratégie qui permet à moindre coût et grâce à l’utilisation d’une force
adaptée et crédible d’obtenir un changement de comportement de l’adversaire.
En effet, la coercition essaye d’éviter le choc brutal avec la
force militaire ennemie, le meilleur moyen de l’éviter est de la contourner
pour arriver directement au but souhaité il y’a longtemps par Sun zi qui
professait de « gagner sans combattre». Le contournement par le haut apparaît
alors comme la solution idéale.
Dés les débuts de l’aéronautique cette liberté qu’apporte
l’utilisation de la troisième dimension est utilisée pleinement. Le réglage des
tirs d’artillerie à partir de ballons captifs puis d’avions a permis de
s’affranchir des masques du relief et de voir plus loin que le fantassin.
Puis viennent les premiers bombardements à la main depuis un
avion, franchissant d’un coup le rideau humain que constituait le cordon armé
de protection. Il est donc possible, désormais, d’éviter le « cinquième cercle
» de Warden, celui des forces armées qui protège tout système ennemi, pour
s’attaquer directement aux centres de gravité désirés.
Il est à noter que cette capacité de contourner un rideau de
protection n’est pas nouvelle. C’était la raison d’être de l’artillerie ou même
des archets lors des batailles du passé. Nous pouvons aussi considérer que le
tir de flèches enflammées à l’intérieur des remparts d’une ville assiégée
représentait déjà une utilisation efficace de la troisième dimension.
Cependant, la portée des armements ne permettait pas d’effectuer
une coercition à proprement parler. C’était une utilisation du contournement au
niveau tactique de la bataille lors d’une action de force brute.
Toutefois, c’est l’avion qui
allait apporter l’allonge et la flexibilité nécessaire à une coercition
stratégique. L’air est un milieu homogène. Il est ainsi possible d’atteindre
n’importe quel point du globe sans aucune restriction pourvu qu’il ne soit pas
enterré trop profondément.
Il n’y a plus d’obstacles physiques à l’avancement. Au niveau
militaire, il y a également homogénéisation de l’espace social. Nul n’est plus
protégé. Il n’y a plus « d’arrières » ni de « front ». Il est possible de
frapper civils comme soldats.
Psychologiquement, un combattant n’a plus à faire face à une personne physique.
Toute notion de bravoure, de courage, d’honneur au combat disparaît. Il ne
reste qu’à subir, impuissant, et à recevoir les coups.
L’utilisation de la troisième dimension dépersonnalise donc le
combat et force l’adversaire à la défensive.
De plus, l’apparition de vecteurs rapides et réutilisables
permettant d’utiliser de façon efficace cette troisième dimension et a permis
de tirer pleinement profit de ces caractéristiques.
L’avion n’est qu’un de ces vecteurs. Il est aujourd’hui piloté
mais ce fait n’est pas inéluctable. C’est le résultat d’une latence
technologique qui empêche de substituer, pour l’instant, une machine à la
polyvalence de l’intelligence humaine. Il n’est pas possible, en effet, à
l’heure actuelle, de remplacer la capacité de raisonnement et de prise de
décision du cerveau humain pour réaliser, à coût équivalent, les mêmes
missions.
Cependant, notre propos peut s’appliquer à un missile de
croisière, à un drone de combat, à un
obus d’artillerie ou à un commando des forces spéciales parachuté sur un
objectif. La caractéristique dimensionnant est le passage par la troisième
dimension pour détruire ou incapacité un objectif dans le cadre d’une stratégie
de coercition.
L’aviation moderne n’est qu’un des outils qui a permis, enfin, de
réaliser les rêves stratégiques des anciens : atteindre les objectifs souhaités
en contournant la résistance ennemie. Nous utiliserons
d’ailleurs désormais la notion, plus générale, de puissance aérienne.
L’utilisation de cette puissance permet au politique de disposer
d’un outil pour sa stratégie de coercition qui est à la fois rapide,
réversible, non permanente et qui, surtout, ne suppose pas l’envoi onéreux et
politiquement délicat, de troupes au sol.
Elliot Cohen écrivait ainsi que « la puissance aérienne est une
forme de puissance militaire inhabituellement séduisante parce qu’elle semble
offrir des résultats satisfaisants sans réellement s’engager».
D’autant plus, la puissance aérienne est une forme flexible de
force utilisable par les planificateurs, elle peut être facilement modelée,
même en temps réel, et au besoin redirigée.
Les F16 E de l’US Air Force peuvent ainsi, dés à présent, changer
de mission en vol en recevant les dossiers d’un nouvel objectif, une fois
l’avion décollé, par transmission satellite.
Ces évolutions technologiques actuelles, conjuguées à la recherche
d’une meilleure furtivité et à la précision des frappes tout temps, ne peuvent
que renforcer les capacités de coercition de la puissance aérienne.
Les technologies de bombardement actuelles sont en effet a même
d’arriver à détruire ou à rendre impuissant tout objectif faisant surface et
dont la position est connue précisément. Il suffit donc d’une bombe de 1000 kg guidée laser pour
couper un pont ou atteindre un bâtiment précis au milieu d’un quartier peuplé.
Ce sont d’ailleurs ces armements de précision qui ont accru l’efficacité de la
puissance aérienne comme moyen de coercition.
Enfin, mais la liste ne se veut pas exhaustive, la puissance
aérienne permet d’obtenir la capacité de frappes parallèles que mentionnait
Warden. Il est en effet possible d’atteindre simultanément des objectifs à des
distances parfois considérables les uns des autres pour parvenir à la
simultanéité de destruction souhaitée.
Cette puissance peut également conduire à un anéantissement, mais
sous une nouvelle forme.
LE CONCEPT DE L’ANEANTISSEMENT de l'aviation militaire
Libérés de l’inhibition liée à la dissuasion nucléaire et à un
risque d’affrontement avec l’URSS, les Etats-Unis tirent profit des
circonstances de la guerre du Golfe pour revenir à la tradition américaine
d’anéantissement de l’ennemi largement modifiée.
La guerre du Golfe, illustre parfaitement ce nouveau concept.
En effet, la guerre contre l’Irak est un modèle unique dans son
genre par l’usage de l’arme aérienne depuis les prémices de la crise. L’invasion du Koweït par les troupes
irakiennes le 1er août 1990 a donné naissance à la première crise mondiale de
l’après-guerre froide. Une comparaison s’impose pour démontrer l’évolution de
la troisième dimension.
Alors, si en janvier 1945 la ville de Berlin était dévastée, ses
bureaux et habitations réduits en cendres, le ministre de la propagande de
l’Allemagne nazie, Joseph Gocbbels, pourrait encore diffuser ses messages à
travers tout le pays et Hitler, dans son bunker, à Zossen, pouvait toujours
assurer le commandement.
Pour la guerre du Golfe, les armées américaines avaient, dès le début des événements, la
conviction que la stratégie de gestion de la crise du Golfe n’a de chance
d’aboutir que si les opérations militaires sont de courte durée par l’usage de
la puissance aérienne.
C’est donc, dans moins de quarante huit heures après que
l’offensive aérienne contre l’Irak a commencé, le 17 janvier 1991, Bagdad était encore quasiment intacte, mais
l’ex dirigeant irakien et ses commandements militaires, se trouvaient déjà
aveugles, sourds et muets, dans une capitale paralysée, incapables de
transmettre le moindre ordre.
Cette décapitation par la puissance aérienne avait pour effet
immédiat de frapper de paralysie les défenses aériennes abondamment
équipées. Chaque avion sur sa base, chaque poste de missiles ou batterie
de canons antiaériens est livré à lui même, privé des indispensables alertes
avancées et de la direction centralisée qui rend les défenses aériennes
redoutables.
Pour s’assurer cette domination, les aviations coalisées ont
détruit d’emblée les principales stations radars d’alerte avancées. Le manque de
commandement centralisé pour donner l’ordre de décollage aux avions de chasse
qui le pouvaient encore et coordonner le grand nombre de canons et de missiles
antiaériens afin de subvenir aux besoins de l’armée de terre isolée et privée
de tout approvisionnement.
Aussi, pendant cette guerre, les effets sur le moral ont également
pris place dans l’évolution de la stratégie militaire et ont donné de
meilleures justifications et rendements. Ceci apparaît clairement dans la
désertion après quelques semaines de bombardement d’une grande partie des
troupes irakiennes. Cette grande désertion est le résultat direct des
bombardements sur les ponts et les axes logistiques en agissant fortement sur
le moral du soldat irakien, et les unités ne pouvaient ni avancer, ni reculer,
ni survivre sur place.
Cela procure au
bombardement un effet ’’sur le moral’’ d’une cruauté redondante pour les
Irakiens et c’est une nouvelle leçon à tirer de cette guerre.
L’arme aérienne a donc fait
office dans ce conflit d’un formidable levier de puissance destiné à ébranler
la volonté de résistance de l’adversaire en visant ses centres nodaux, en
semant directement la terreur dans sa population et en incapacitant rapidement
ses forces vives. Toutefois, cette arme ne cherche plus désormais à s’attaquer
directement aux forces terrestres.
En effet, la puissance aérienne d’aujourd’hui vise d’emblée des
objectifs stratégiques qui anéantissent indirectement sous un effet
d’accumulation les forces terrestres. De
cette façon, l’armée ne pouvait ni se replier ni combattre, et demeure par
conséquent entièrement paralysée.
D’autant plus,
elle s’attaquent aux postes de commandements par le coup direct d’armes
guidées. Ces objectifs, après leur bombardement ils seront photographiés pour évaluer les dégâts,
bombardés à nouveau, encore photographiés, et attaqués de nouveau.
Concernant le cas de la
guerre du Golf et contrairement à l’offensive aérienne contre l’Allemagne qui a
ravagé toutes les villes importantes et de nombreuses agglomérations sans
toutefois avoir un impact sur la
puissance militaire allemande, L’offensive aérienne de mille heures contre
l’Irak a laissé ses villes et villages presque intacts mais a défait
complètement l’armée irakienne.
Cette armées immobilisées, souvent affamées et assoiffées,
grandement diminuées par les désertions et ne pouvant plus recourir à la
plupart de leurs armes lourdes déjà détruites ont résisté à peine à l’avance de
cent heures des forces terrestres américaines.
Les forces aériennes avaient enfin gagné une guerre de l'aviation militaire.
Toutefois, les
événements connus sont brouillés par les différents éclairages de chacun des
aspects de la guerre qui sont politique, stratégique, opératique, tactique et
technique, chacun d’eux étant assez varié, et certains plutôt contradictoires.
En choisissant l’éclairage stratégique, qui convient le mieux dans
ce cas, un nombre infini d’idées peuvent être argumentées et plusieurs leçons
et enseignements peuvent alors en être tirés.
La première conclusion c’est que la guerre contre l’Irak n’a pas
connu des revers de fortune qui marquent tout conflit sérieux, et ceci grâce au
succès de l’offensive aérienne de « décapitation », sans précédent historique
qui a été menée dès le départ.
Ensuite, les forces aériennes ont été ici l’arme de décision à un degré jusqu’alors
inégalé dans les annales de la guerre.
Enfin, entre l’offensive aérienne contre l’Irak et toutes celles
qui l’ont précédée, la différence est de nature et non de degré. En effet, le
tonnage largué lors des bombardements ne peut certainement pas expliquer à lui
seul ce remarquable résultat et cette nette évolution de la stratégie
militaire.
Contrairement à
l’impression laissée par les conférences de presse triomphalistes qui donnaient
chaque jour le compte des sorties effectuées, il convient de noter que moins de
la moitié des 110.000 vols ainsi enregistrés, du 17 janvier jusqu’au cessez-le
feu du 27 février, était effectivement relatif à des sorties de combat. De
plus, les appareils qui transportaient vraiment des bombes n’étaient pas
lourdement chargés. Même les énormes et antiques B-52 ne transportaient que la
moitié du tonnage de bombes de leurs prédécesseurs lors de la guerre du
Viêt-nam, larguant 25.700 tonnes au total en 1.624 sorties.
En ce qui concerne la
panoplie des chasseurs-bombardiers et des appareils d’attaque, le chargement
moyen en bombes pour chaque type d’appareil était bien plus faible que celui
présenté dans les manuels de référence.
Le chasseur-bombardier F-16, ne transportaient que le tiers de sa
capacité théorique, quant au F-117 ‘’ furtif’, il affiche une moyenne de 1,5
tonne d’armement au cours de 1300 sorties de combat qu’il a effectué pendant la
guerre au lieu de 2 tonnes. En fait, le chargement moyen en bombes de tous les
appareils américains ayant effectué des attaques au sol (mis à part les B-52)
est légèrement inférieur à une tonne.
On arrive donc à la conclusion suivante, apparemment simple mais
qui est en réalité fort complexe : c’était la précision sans précédent de la
compagne aérienne plutôt que son volume qui a entraîné le résultat
spectaculaire de ce conflit. Une conclusion bien plus sujette à controverse
peut aussi être avancée : seules les attaques de précisions au moyens d’armes
guidées sont à coup sûr décisives pour gagner la guerre, alors que le reste des
bombardements n’était pas plus efficace que dans les précédentes guerres
aériennes et certains d’entre eux totalement inutiles.
Par ailleurs, la puissance
aérienne d’aujourd’hui développe ses moyens pour éviter et dans la moindre
mesure réduire les dégâts, d’où le concept zéro mort.
CONCEPT ZERO MORT de l'aviation militaire
L’utilisation de la puissance aérienne permet d’éviter
l’enlisement sur le terrain et de
diminuer les pertes en vies humaines.
En fait, le général Douhet, dans la doctrine qui porte son nom,
est le premier à concevoir un emploi massif d’une aviation stratégique capable d’emporter seule la décision finale.
Cependant, grâce au progrès techniques qui ont rendu possible des
frappes très précises avec un minimum de dommages collatéraux, une nouvelle
génération de penseurs a entrepris de raisonner en termes de paralysie et non plus de
destruction. Ainsi, l’objectif est dorénavant de frapper des cibles choisies, des centres de gravité au
sens clausewitzien, de manière à
provoquer le blocage de tout le système ennemi.
Dans ce sens, la tradition militaire occidentale, à travers
Clausewitz, a toujours privilégié la stratégie directe comme mode opératoire.
De ce fait, le colonel John Warden a prôné la paralysie stratégique de l’ennemi
plus que son anéantissement et ceci, s’inscrit dans la lignée d’approche de Sun
Zi. A ce sujet, Warden dans une conclusion d’un article paru dans l’air Power
Journal, écrit :
« Le combat n’est pas l’essence de la guerre, ni même un de ses
constituants souhaitables. L’essence véritable de la guerre est d’entreprendre
ce qui contraindra l’ennemi à accepter nos propres objectifs ».
Cette doctrine semble avoir conquis les stratèges américains
d’autant plus facilement qu’elle donne l’impression d’une guerre « propre », à
distance et sans dommages collatéraux. En effet, dans la guerre du Golfe, l’usage de la troisième dimension a fait
preuve de puissance et de facteur décisionnel.
Toutefois, du côté américain, il faut bien reconnaître que c’était
une guerre zéro mort .C’est dans le conflit
du Kosovo que la stratégie de puissance aérienne, a été utilisée de
manière intensive. Ainsi, la destruction massive et rapide d’un nombre élevé de
cibles stratégiques équivaudrait à la disparition de l’ennemi sans qu’il ait
été nécessaire de déplorer le moindre mort ou de procéder aux expéditions
terrestres toujours hasardeuses qui conduisent à l’occupation du sol adverse et
à un affrontement « au contact » de l’ennemi en position défensive et enfin à
des pertes humaines.
Aussi, appliquée aux Balkans, la guerre des airs semble-t-elle
avoir démontré son efficacité. Ainsi, selon les aviateurs des armées alliées,
le Kosovo a démontré qu’une guerre peut être gagnée uniquement grâce aux moyens
aériens.
« Les bombardements ont rempli leurs offices » écrivant Pierre
Beylau dans sa dépêche. L’utilisation des drones, ces avions sans pilotes, au
cours du conflit Kosovar, a été intensifiée et montre que les états-majors
acceptent de moins de risquer la vie de leurs hommes pour rechercher du
renseignement.
Ainsi, cette stratégie, née au début du siècle a évolué au point
de concevoir une véritable paralysie stratégique. L’arme aérienne, par sa
souplesse, son allonge et sa polyvalence, répond parfaitement aux exigences
politiques de la diplomatie moderne. Dans les conflits futurs, la logique de
pression prévaudra de plus en plus sur une logique de conquête. Dans ce
domaine, l’arme aérienne apporte tous les avantages de sa souplesse. On commence
d’ailleurs à parler de « projection d’influence ». Cette stratégie, sous tendue
par l’action politique, s’inscrit pleinement dans une démarche de diplomatie
préventive, en maintenant les tensions à leur plus bas niveau pour éviter toute
montée aux extrêmes, et donc aux tués potentiels. Ainsi, la puissance aérienne
peut apparaître comme « le moteur de la guerre zéro mort » en tant
qu’instrument de la diplomatie préventive.
Paradoxalement, le conflit du Golfe a mis en exergue le rôle
préventif de l’arme aérienne. Dans cette guerre, deux stratégies différentes se
sont opposées : l’une était l’action offensive irakienne violente pour s’emparer du Koweït, l’autre, celle de la
coalition qui consistait à mettre en œuvre des moyens de destruction puissants
dont les effets ont amené l’Irak à changer sa posture et son comportement.
Avec cette approche, le véritable tournant de cette guerre n’a pas
été le 17 janvier 1991, date de l’engagement aérien, mais le mois d’août 1990,
marquant le début du déploiement des forces aériennes coalisées. C’est à cette
époque que l’ex dirigeant irakien a perdu l’initiative stratégique en
s’enfermant dans une attitude défensive. La crise avait basculé bien avant les premiers tirs d’armements américains.
Dans le conflit du Kosovo, le
rédacteur du rapport rédigé par l’Assemblée Nationale explique les raisons du
choix de l’offensive aérienne et précise que : « les frappes aériennes
constituent un moyen de réaction militaire souple et efficace. Mais elles ont
surtout été décidées parce qu’elles ne soulevaient pas d’opposition franche au
sein de l’OTAN, à la différence d’une offensive au sol. »
Ainsi, la puissance aérienne, est un moyen militaire aux risques
généralement limités. C’est donc tout naturellement que l’option aérienne est
envisagée dans une logique préventive puisqu’elle permet de geler un théâtre
sans qu’on soit obligé de s’engager immédiatement au sol. Il s’agit en quelque
sorte d’un usage sélectif et limité de la force, avec un objectif affiché de guerre zéro mort.
CONCLUSION de l'aviation militaire
En somme, l’arme aérienne a tenu un rôle très important, sinon décisif ; l’apparition de l’avion comme vecteur rapide et réutilisable a permis d’utiliser de façon efficace la troisième dimension.
Aujourd’hui nous arrivons à une époque où la puissance aérienne a les moyens et la technologie qui lui permet de faire face à tout ce que les anciens penseurs avaient imaginé il y a plus de soixante ans.
Les
derniers conflits qui ont connu l’utilisation massive de la troisième dimension
peuvent s’inscrire dans le cadre d’une révolution dans les affaires militaires
; la tactique et la stratégie militaire se sont trouvées modifier de manière significative avec
l’apparition de nouveaux modes d'action et par conséquent de nouveaux concepts opérationnels innovants sont
alors émergés, usant de l’utilisation de
la troisième dimension.
Cependant, il convient de préciser que les technologies de
l’information, les processus d’intégration et de miniaturisation pour la
robotique feront des futurs avions de
vrais systèmes d’armes plus performants pouvant affecter davantage la tactique et la stratégie
militaire.
Quiz
Comment Appelle-t-on un avion militaire ?
Les avions militaires sont classés suivant des catégories
liées à leur rôle opérationnel. ... L'avion E-3A Airborne Warning and Control System, ou Awacs, .
Comment on appelle les avions de guerre ?
Un avion de chasse est un avion militaire conçu pour attaquer les avions adverses
Quel est l'avion de chasse le plus rapide ?
Le X-15 ! Cet avion détient donc le record mondial actuel de l'avion piloté le plus rapide.
Qui a inventé avion militaire ?
Ce sont les deux frères américains, Wilbur (1867-1912) et
Orville (1871-1948) Wright, qui parviennent les premiers à exécuter de
véritables vols en 1903.
Quel est l'avion le plus puissant du monde ?
Lockheed
SR-71 Blackbird
Quel est l'avion le plus rapide de France ?
C'est la vitesse maximale en Mach du Rafale (1 925 km/h).